J’ai cru que c’était toi
Se tromper, mille fois. Attendre que ce soit enfin toi.

Se tromper, mille fois. Attendre que ce soit enfin toi.
Tu te rends compte? J’ai cru que c’était toi.
C’est peut être les bulles du champagne qui me sont montées à la tête, qui ont fait danser mes sens. Ou c’est peut être le bruit du vent entre les feuilles des arbres qui a fait s’envoler ma raison.
Bien sûr, il ne ressemblait pas à l’image que je me suis faite de toi.
Mais je lui ai quand même trouvé un certain charme et j’ai cru voir dans ses yeux l’étincelle que je cherchais depuis longtemps.
Alors, j’ai bu chacune de ses paroles et j’ai construit des ponts imaginaires entre ses mots et ceux que j’avais toujours rêvé d’entendre. J’étais déjà prête à le suivre dans ses voyages au fil de paysages que je n’avais jamais voulus contempler. Je nous ai inventé des passions communes et j’ai ri aux anecdotes qu’il me contait.
Bien sûr, ses propos étaient un peu fades et sonnaient un peu faux.
Mais j’ai préféré imaginer que seule la stupéfaction de s’être enfin trouvés était responsable de leur légèreté et j’ai souri de sa prétendue timidité.
Alors je l’ai laissé m’entraîner à l’écart pour qu’il puisse continuer de me séduire.
Bien sûr, j’ai pensé qu’il voulait que ce moment n’appartienne qu’à nous. Je n’ai pas vu qu’il m’emmenait à l’abri des regards, que son malaise se cachait dans la pénombre, dans laquelle les traits de mon visage et les contours de mon corps se confondaient avec ceux d’une autre.
Mais tu comprends, j’ai cru que tu étais là et que cette main dans la mienne était la tienne.
Bien sûr, ses doigts étaient un peu trop fins et sa main un peu trop grande, si bien que la mienne n’y trouvait pas vraiment sa place.
Mais je me suis convaincue que mes doigts cherchaient encore leur chemin dans cette main un peu molle, qu’ils hésitaient encore à se laisser entraîner vers l’inconnu par ce guide qui manquait d’assurance.
Alors, c’est vrai, j’ai laissé ses lèvres goûter aux miennes.
Bien sûr, j’ai senti une hésitation dans son baiser.
Mais j’ai pensé que nos lèvres devaient encore s’apprivoiser et apprendre à s’aimer. Je n’ai pas prêté attention à la lassitude avec laquelle, déjà, sa langue rencontrait la mienne pour la première fois.
Alors je l’ai laissé partager ma nuit.
Bien sûr, quand il s’est assoupi, je n’ai pas vu qu’il laissait déjà un espace entre nous dans notre lit. Je n’ai pas réalisé que, petit à petit, nous nous sommes tourné le dos, comme deux étrangers.
Mais j’ai imaginé que l’intensité de notre étreinte et l’émotion de notre rencontre l’avaient épuisé. J’ai pensé que pendant son sommeil, un sourire se dessinerait doucement sur ses lèvres, que ses bras m’enlaceraient pendant la nuit et que ses rêves imiteraient enfin les miens.
Bien sûr, j’ai gardé mes yeux fermés quand les premiers rayons de soleil ont commencé à chatouiller nos visages. J’ai retenu ma respiration en espérant que ses lèvres effleureraient ma nuque et que le bout de ses doigts viendrait réveiller ma peau.
Mais tu comprends, je croyais que c’était toi.
Bien sûr, quand il est parti, sans un regard et sans un baiser, j’ai compris.
Alors maintenant j’ai tellement hâte que ce soit toi.
Crédits photo: Happinews Therapy