Jour 2

© Happinews Therapy
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Introspection rétrospective, retour sur le deuxième jour de stage avec Stéphane Lavoué.
Bien qu’on la consacre généralement à dormir, la nuit porte, il est vrai, conseil.
Avant de sombrer dans le sommeil, je me suis remémorée mes premiers jours au tribunal parsemés, eux aussi, d’échecs et baignés de larmes. Quatre ans plus tard, c’est pourtant avec un pincement au cœur que j’ai quitté mon travail qui représente désormais et contre toutes attentes ma zone de confort. Le chemin parcouru me permet de relativiser les évènements de la veille et je décide donc de partir à la conquête de cette journée plus déterminée que jamais.
De retour à la Maison des stages, j’apprends avec soulagement qu’Anne-Sophie, l’assistante de Stéphane Lavoué pour cette semaine de stage, consacrera les premières heures de cette journée à m’enseigner les principes de base et le fonctionnement de mon appareil. J’essaie d’assimiler les notions de lumière, d’ouverture et de profondeur de champs. Pour ne rien simplifier, en photo, tout semble inversé… plus le chiffre est petit, plus l’ouverture est grande. Mais ce n’est pas tout, la profondeur de champs est, quant à elle, plus petite. Pour une suisse habituée au formalisme juridique c’est un vrai exercice de « lâcher prise ». Et ce n’est pas une mince affaire! Crayon en mains, devant la fenêtre, à un mètre puis deux, en contre-jour, dans la lumière, avec une patience admirable, Anne-Sophie ne se décourage pas face à ma mine déconfite et m’enseigne la théorie par l’exemple.
J’essaie de déconnecter tous les fusibles très terre à terre de mon cerveau pour assimiler ces notions le plus rapidement possible et nous décidons de rejoindre le groupe qui s’essaie déjà à la photo en studio où deux jolies modèles se prêtent timidement au jeu. J’écoute attentivement les explications de Stéphane et je découvre qu’après ce court séjour en terres étrangères, je parviens, grâce aux explications d’Anne-Sophie, à décrypter quelques mots de chinois.
Le maestro capture en l’espace de quelques secondes les visages sublimés par l’éclairage qu’il maîtrise à la perfection et après chaque cliché, les participants s’agglutinent émerveillés devant l’écran de l’appareil du photographe. Nous sommes, nous aussi, impatients de nous essayer à réaliser des miracles.
Place enfin à la pratique. En équipe avec Florence, il est temps pour nous de passer à l’action. Anne-Sophie, qui n’a rien perdu de sa patience et de son sourire, se prête au jeu et nous sert de modèle tandis que Florence et moi, cherchons, tant bien que mal à apprivoiser la lumière, naturelle d’abord, armées d’un réflecteur que nous avons bien du mal à manier. Autant dire qu’après un tel exercice je ne conçois plus du tout un rideau comme avant et je réalise l’importance, en photographie du moins, de ce bête accessoire de décoration. Plantée devant la fenêtre, en quasi équilibre sur une jambe, Anne-Sophie souffre en silence tandis que Florence m’encourage et me soutient dans cette première expérience photographique.
De retour dans notre salle de cours, j’insère la carte mémoire dans l’ordinateur et tandis que les photos se téléchargent progressivement sur Lightroom, je reste stupéfiée d’être parvenue à réussir quelques clichés.
Malgré le poids de mon sac à dos et la fatigue de la journée, je quitte la Maison des stages soulagée et impatiente de mettre en pratique tout ce que j’ai appris.
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